Ces toiles appartiennent à la série “Portraits Silhouettes”, un voyage abstrait qui se nourrit de l’essence même de l’être humain, de leurs émotions fugitives et de rêves insaisissables. Dans cette suite de peintures, l’artiste interroge l’humanité dans sa globalité, la trace indélébile laissée par chacun de nous dans la société, dans le tissu invisible du monde – une empreinte silencieuse, un souvenir suspendu, une odeur qui persiste dans l’air, une influence subtile qui traverse le temps.

Nous sommes à la fois infimes et essentiels, uniques et pourtant invisibles, pareils à des ombres qui se fondent dans l’inconnu. Qui, dans un siècle, dans mille ans, se souviendra de nos vies ? Que restera-t-il de ces instants fragiles que nous avons vécus, de ces corps éphémères, de ces âmes ? Les visages et les silhouettes se mêlent et s’effacent dans un mouvement de fusion, comme les pièces d’un puzzle vivant où chaque élément se dissout dans l’autre, où la frontière entre l’individuel et le collectif s’estompe.

Les corps se dessinent à travers des formes, des courbes et des tracés qui oscillent entre le tangible et l’imaginaire. Les œuvres de cette série évoquent la forme humaine. Les personnages, bien que détachés de toute représentation réaliste, s’inspirent du mouvement humain, auxquels se mêlent des lignes imaginaires et des camaïeux de couleurs.

Leurs contours sont à la fois des souvenirs charnels et des rêveries, des traces de vies passées ou à venir. Les personnages, loin d’être figés dans une réalité, s’échappent dans un flot de couleurs, des lignes qui s’entrelacent, se perdent, se retrouvent.

Dans cette composition subtile, l’art nous invite à un questionnement sur notre passage dans ce monde : le corps de l’autre devient le mien, et moi je deviens l’autre. Tout est à la fois présence et absence, tout est à la fois visible et oublié. Car personne ne se souviendra de nous, les anonymes, les silencieux. Pourtant, nous restons là, inscrits quelque part, dans l’invisible, dans ce qui nous dépasse.